
Auteur : Léon Tolstoï
Pocket – 2012
983 pages
4¤90
Résumé :
En gare de Moscou, deux jeunes gens s'aiment au premier regard. Femme d'un haut fonctionnaire, ornement de la société tsariste de son temps, Anna Karénine éblouit le frivole comte Wronsky, par sa grâce, son élégance et sa gaieté. A ce bonheur, à cette passion réciproque porteuse de scandale et de destruction, ils ne résistent pas longtemps. En écho à cette tragédie programmée, on entend tout l'âme d'un peuple et les premiers craquements de l'Empire russe en train de se lézarder. L'inoubliable Anna Karénine, c'est l'apogée du génie littéraire de l'auteur de Guerre et Paix.
Mon avis :
Un classique des plus intéressants, l'histoire d'amour ne m'intriguait pas véritablement à la base. Le récent film avec Keira Knightley et Jude Law m'aura fait ouvrir les yeux, car il est passionnant à découvrir. Cependant, si vous n'aimez pas les classiques, ce volumineux ouvrage ne vous conviendra pas, il a beaucoup de longueurs – même si elles sont importantes pour mieux savourer les grands chamboulements.
L'histoire se divise en deux volumes se subdivisant en nombreux chapitres. Les intrigues se nouent et se séparent au fur et à mesure que nous abordons les différents personnages qui composent cette immense fresque. Anna Karénine se retrouve amoureuse du comte Wronsky, elle va devoir conjuguer sa passion et sa raison, son amant et son mari, le tout dans une société où l'apparence compte beaucoup. Lénine s'interroge sur son monde, il s'occupe de ses champs, cherche sa place, l'amour. Dolly et son mari, Oblonsky traverse des moments difficiles, Kitty fait son entrée dans le grand monde...
Toutes ces personnes se connaissent ou vont se rencontrer, leurs histoires sont tantôt captivantes à suivre tantôt moins passionnantes, il n'en reste pas moins que ce sont leurs vies, leur quotidien avec son lot de joie et de peine. Je vous accorde que mon attention n'a pas été toujours présente, mais c'est intéressant de connaître ce monde. Tolstoï a vraiment eu un don pour percer à ce point cette société russe, ses coutumes et ses m½urs, ses travers comme ses forces.
Je suis restée émerveillée par la plume de l'auteur, travaillé et pourtant très simple à la compréhension. Les descriptions sont de très grande qualité, dès les premières pages du roman, on se sent transporter dans un autre univers, dans une ambiance atypique et propre à l'intrigue. Ce n'est pas une simple histoire d'amour, l'amour est vu à travers différents protagonistes, notamment Kitty et Lévine, Kitty et Wronsky, Dolly et Oblonsky, Anna et Wronsky, Anna et son mari. L'amour est également vu par le prisme de l'amitié et celui de la famille, c'est en somme un roman d'amour dans un sens large.
Ce qui rend la lecture complexe, ce sont les nombreux thèmes abordés, demandant une concentration absolue pour retenir l'essentiel et surtout réfléchir. C'est une grande force de ce roman, il a un effet miroir, on tente de s'attacher aux personnages et de ce fait, on essaie de se positionner sur ces thèmes. L'amour, la religion, l'amitié, l'art et la littérature, la famille, l'agriculture, la guerre, l'économie... tous les sujets sont traités avec un souci du détail qui nous fera automatiquement penser à Zola. Personnellement, j'adhère totalement, rien de mieux pour apprendre à connaître cet univers que je connaissais peu avant de débuter ce roman.
Il y a beaucoup de personnages dans ce roman, mais ceux que nous suivons durant tout le récit connaissent de belles évolutions. L'auteur les a vraiment travaillés pour que nous puissions suivre leurs pensées, leurs émotions, les voir évoluer au fil des événements. Nous les suivons dans les bons comme dans les mauvais moments, ils ont leurs personnalités, une histoire. Anna Karénine est très particulière, elle aurait pu passer pour une victime ou une méchante, cependant elle reste très humaine, intelligente et sensible. J'ai adoré suivre son histoire aussi tragique soit-elle. J'ai beaucoup d'affection pour Dolly et Kitty, deux femmes très différentes d'Anna, mais elles demeurent fascinantes ; pareil pour le frère d'Anna, Oblonsky, il est tellement naïf et amusant, je passe toujours un bon moment quand il est là. Wronsky est lui aussi atypique, je ne sais pas quoi penser de lui, il m'apparaît tour à tour comme quelqu'un de bien et de peu sympathique, je ne parviens pas à le cerner totalement.
Seule la fin me fait dire qu'il était touchant. Par ailleurs, la fin est d'une grande tension dramatique. Je regrette juste que l'impact de cet événement ne soit pas plus commenté, il me manquait des réactions notamment de quelques personnages. Je suis certaine que c'est voulu par l'auteur et j'en ai saisi le sens, toutefois, j'aurais cru qu'une telle femme comme elle mériterait plus de considération.
En conclusion, c'est un très beau roman que j'ai pris le temps de lire et de cultiver. C'est un classique de la littérature russe qu'il faut prendre son temps d'appréhender, pour mieux en comprendre les idées développées, les personnages et leur psychologie... Les intrigues sont nombreuses, la philosophie est importante, c'est très bien écrit et les protagonistes sont très intéressants à suivre. C'est une fresque singulière sur un monde que je connaissais que très peu, je suis donc ravie de l'avoir découverte.
Fille-de-lecture, Posté le vendredi 27 novembre 2015 23:39
Oula, moi qui n'aime pas les classiques... Pourtant j'ai la duologie dans ma pal... Je ne pense pas la sortir avant longtemps lol