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Création : 14/01/2013 à 04:34 Mise à jour : 24/07/2019 à 06:32

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55 articles taggés Contemporain

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Tous nos jours parfaits - Jennifer Niven

Tous nos jours parfaits - Jennifer Niven


Titre : Tous nos jours parfaits
Auteur : Jennifer NIVEN
Gallimard Jeunesse — 2015
377 pages


Résumé :
Theodore Finch veut en finir avec la vie. Violet Markey est dévastée par la mort de sa s½ur. Ils se sont rencontrés sur les toits du lycée, au bord du vide, et c'est ainsi que leur histoire a commencé. Ce n'est qu'ensemble qu'ils arrivent à être eux-mêmes... Mais tandis que le monde de Violet s'épanouit, celui de Finch ne fait que rétrécir. La magie de leurs jours parfaits pourra-t-elle les sauver ?


Mon avis :
Je l'ai terminé rapidement et je ne sais toujours pas quoi penser dessus. Je reste prise entre deux feux, indécise quant à savoir si j'ai aimé ou pas cette lecture, je demeure mitigée, incertaine et je ne parviens pas à donner un avis tranché. Je remercie les éditions Gallimard Jeunesse (On lit plus fort) pour ce partenariat. Ce roman est atypique, il ne laissera pas indifférent.

Ce qui m'a foncièrement déplût c'est qu'il est parfois atrocement long et répétitif. Il ne se passe pas grand-chose pendant une bonne partie et même le fait que les personnages évoluent psychologiquement ne m'a pas permis de me tenir éveillée. Parce qu'il est long sur certains points, il devient moins percutant et prenant — pour ma part. Il aurait gagné en force s'il avait été amputé d'une bonne moitié. Dans ce type de récit où l'accent est mis sur la psychologie, la mort, le suicide, la colère, inutile de tirer en longueur, ça peut vite devenir glauque, moralisateur ou mélodramatique. C'est plus sur le dernier point que j'avais l'impression de tomber. C'est dommage.

Parce que sinon, il est très bien écrit, la plume de l'auteure est très belle, fluide à lire, précise dans les descriptions et le rendu des émotions. Jennifer Niven nous immerge totalement dans ce monde contemporain, dans ce lycée où se rendent Finch et Violet, dans leur quotidien très différent, dans leur promenade à travers l'état dans lequel ils vivent. Ce sont de beaux épisodes ces découvertes des paysages et des monuments, j'aime beaucoup les conversations entre Violet et Finch par ailleurs.

L'histoire est touchante, les deux protagonistes principaux sont réunis par la mort, Violet a perdu sa s½ur, Finch veut en finir avec la vie ; tous deux se retrouvent à réaliser un devoir commun, celui de visiter des monuments importants et leurs vies vont se trouver changer à jamais. Violet devient peu à peu plus ouverte et joyeuse tandis que le monde de Finch s'éteint jour après jour. C'est une intrigue autour de la vie, de la mort, de la reconstruction, du phénomène du « survivant », du suicide, de la disparition et de l'amour. Il y a beaucoup d'ingrédients passionnants à suivre et je regrette les longueurs qui ne m'ont pas permis de pleinement apprécier l'histoire à sa juste valeur. Parce que véritablement, elle mérite le détour, elle est atypique, bien écrite et pensée, d'une très haute teneur psychologique. On sent que l'auteure a à la fois vécu ces événements et s'est renseigné dessus. Elle nous apporte beaucoup d'informations et lire son témoignage à la fin du roman est très touchant.

Ensuite, cette histoire doit beaucoup à ses personnages. Je n'ai pas aimé Violet, j'ai eu dû mal avec son caractère, elle m'était totalement indifférente au début du roman. Il n'y a que vers la fin que j'ai fini par me réconcilier avec elle, elle est devenue plus fascinante, plus intéressante à lire. Elle ose enfin parler de sa s½ur et de Finch à ses parents, à leur parler des problèmes de Finch, à trouver des solutions au lieu de le laisser tomber. Ce qui me fait dire que j'ai détesté les parents de Violet comme ceux de Finch, le père de Theodore est une ordure, la mère est détestable dans son refus de s'occuper de ses enfants, les parents de Violet sont surprotecteurs et méchants concernant Finch. Ce dernier est juste extraordinaire, captivant, il est instable, mais tellement adorable, rêveur, différent, j'ai beaucoup aimé sa personnalité, ses problèmes, sa vision des choses. J'ai été très peinée de voir qu'aussi peu de personnes sont sensibles à son charme dans le roman, mais aussi que peu de personnes semblaient voir qu'il avait besoin d'aide, d'une main tendue, d'un vrai horizon. J'ai été très touchée par son histoire, par la révélation le concernant, par son choix à la fin, il est le personnage phare de ce roman. Je n'ai pas été assez sensible sur les autres personnages, excepté Amanda, Ryan que j'ai trouvé intéressants ou les deux s½urs de Finch, très sympathiques.

En conclusion, il aurait été plus court, il serait devenu bien plus percutant et fort, sa forte teneur émotionnelle aurait été plus juste (moins mélodrame par moment) et j'aurais vraiment eu un coup de c½ur. Finch et l'écriture, ainsi que les sujets évoqués dans l'intrigue m'ont permis de rester captivée par l'histoire, il y a un personnage inoubliable, une plume très riche et des sujets graves évoqués avec justesse. Le roman s'avère très prenant dans ses dernières pages, à cause de la tournure des événements. J'ai un avis mitigé, mais globalement positif pour ce roman qui est unique.
 
Tous nos jours parfaits - Jennifer Niven
Tags : Gallimard Jeunesse, On lit plus fort, Contemporain, Drame, Romance
​ 7 | 9
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#Posté le jeudi 10 septembre 2015 04:41

Short 13 - Collectif

Short 13 - Collectif


Titre : Short 13
Auteur : Collectif
Short Edition — 2015
126 pages
12¤


Résumé :
SHORT c'est, chaque saison, le recueil du meilleur du court : des Nouvelles, des BD courtes, des Poèmes (de l'alexandrin au slam), des Très Très Courts pour des lectures de 1 à 20 minutes. C'est le plaisir de la lecture courte. D'un seul trait ! Retrouvez, dans ce numéro 13, tous les Lauréats du Grand Prix du Court de l'Eté 2015 organisé par Short Edition, l'éditeur communautaire de la littérature courte.


Mon avis :
Je suis inscrite depuis près d'un an sur le site et l'envie m'a manquée pour me lancer dans l'écriture de récits courts, j'ai participé à une Matinée en Cavale, c'est tout. Le court m'intrigue, c'est une forme d'écriture intéressante, elle demande un travail prenant pour réussir à captiver le lecteur en un rien de temps. C'est avec curiosité que j'ai coché ce titre à la Masse critique et je remercie vivement Short Edition et Babelio pour ce partenariat.

La lecture fut de courte durée, c'est un livre qui se lit, se relit facilement ; on peut même lire ce recueil sur une longue durée, selon nos envies. Un jour une BD, le lendemain un poème, ainsi de suite pour le terminer. En dépit de son aspect court, je me suis tout de même bien amusée à découvrir ces récits, ces BD et ces poèmes, ce fut une bonne lecture, rythmée, variée par les sujets exploités, bien écrits pour beaucoup des textes présentés. Ce fut une très bonne découverte et il est certain que je me lancerais dans le court très prochainement.

Ce qui est intéressant, c'est la diversité des genres et des styles d'écriture, facilement, chacun d'entre nous aura la facilité d'apprécier plusieurs textes et d'autres moins ; il y en a pour tous les goûts. Bien sûr, tout n'est pas parfait, je suis restée à côté de certains textes, pour d'autres, le style ne m'a pas attirée... Il ne faut pas oublier que le style graphique pour le dessin ne conviendra pas à tout le monde. Personnellement, c'est cette richesse en matière de choix qui me plaît. Il y a du bon et du moins bon, mais dans tous les cas, on ressort avec la satisfaction d'avoir découvert des personnalités, des styles. L'alternance entre nouvelles, BD, poèmes et Très Très courts, fait qu'il est impossible de s'ennuyer.

Dans les Nouvelles, les sept présentées sont très différentes. On a quelque de chose de réaliste et de touchant avec Puerto Plata, un portrait d'une tante très singulière pour le personnage principal. Puis nous voguons au c½ur de la forêt de Paimpont avec l'ésotérique et merveilleuse nouvelle Du fond de l'esplumoir ; un de mes coups de c½ur pour sa chute grandiose. Mauvaise Passe m'a fait frissonner, c'est un récit angoissant et prenant, même si je n'ai pas adhéré au style d'écriture. Je n'ai pas tellement apprécié Après tout, ça arrive tous les jours, glaçante et atypique pourtant. Le Gâteau est une nouvelle très mignonne et sympathique et mon deuxième coup de c½ur pour cette catégorie restera Une lueur dans la nuit, elle évoque la Deuxième Guerre mondiale et est très touchante. Elle est bien écrite, un vrai bonheur à lire.

Les bandes dessinées m'ont toutes plût. Une fois de plus, les sujets abordés et le style graphique sont variés, j'ai de suite accroché avec l'humour de la Genèse, cette BD est très drôle. Un Géant est tellement touchant, c'est une petite fille qui parle de son grand-père récemment décédé, de manière simple et poétique. Un très gros coup de c½ur pour cette BD. Une Belle journée est fantastique dans la chute, le message environnemental envoyé est puissant, l'effet noir et blanc renforce la simplicité du style et la force du message. La fable du Cochon et du Cheval m'a énormément amusée, je connaissais cette histoire et la revoir illustrée et écrite de cette façon est bien drôle. Le cercle de la vie propose une réflexion intéressante autour des vers et des vautours, une bonne surprise. Hypocrite le philosophe est fascinant à lire, la chute m'a fait sourire, la référence est si bien choisie et inattendue, j'adore. Microciné est à mourir de rire, cette parodie de Titanic en version insectes a été une belle découverte, de plus le style est très sympathique.

A la base, je ne suis pas très poésie, mais celles-ci ont bien marché avec moi. Ce sont de courts poèmes, avec de chouettes rimes, l'Aquarelle m'a fait plaisir, j'ai adoré le thème et comment il a été abordé. Babylone se révèle intéressant à lire et j'ai eu un petit coup de c½ur pour Roman à la Lune dont l'écriture est travaillée dans le rythme et les rimes. L'Enfant Moustache est très touchant et si triste, tandis qu'En mille serments et Odyssée sont sympathiques, sans pour autant me toucher.

Les Très Très Courts ne dérogent pas à la règle de la diversité. Digitale Désintox est percutant, l'auteur traite de notre intoxication à la technologie, aux réseaux sociaux, c'est intéressant. Quai des Indes est très amusant, cette affaire de chapeau m'a beaucoup fait rire, Forclusion a été un petit coup de c½ur avec ce récit angoissant et dont la fin est glaçante, et très déroutante. Vies (au pluriel) et Le Ménage sont deux nouvelles qui m'ont rendue tristes, le choix du sujet, la manière de l'aborder, ça donne deux récits forts en émotions. Chambre avec vue est un coup de c½ur. Cette Jacqueline est juste tellement drôle et cynique, c'est une vieille femme qui rêve d'une meilleure chambre dans la maison de retraite. Le fait qu'elle recherche à tout prix cette chambre est un pur régal à lire. Je suis un arbre est très poétique, bien écrit, touchant et aérien.

Il est difficile de juger de la qualité de chacun des textes présentés, c'est varié et propre à chacun des auteurs présents dans ce recueil. Oui, du fait que c'est court, on aura du mal à s'attacher aux personnages, aux lieux, toutefois, les émotions sont là : action, romance, vie, mort, drame et beauté, tout est bien présenté et bien écrit. Je suis quand même très ravie de la qualité des textes, ces gagnants ont un potentiel pour écrire, décrire, faire rire, toucher, inventer et créer. C'est un bon recueil, on ne s'ennuie pas, c'est rapide et fluide à lire, j'ai joué le jeu de la découverte et ce fut un très bon moment de passé. J'adore ! J'espère pouvoir en écrire et en lire d'autres, et pas seulement sur le site.
Short 13 - Collectif
Tags : Nouvelles, Poésie, Bande dessinée, Contemporain, Short Edition, Babelio
​ 4 | 4
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#Posté le samedi 03 octobre 2015 06:45

Modifié le mardi 29 mars 2016 08:41

De la rage dans mon cartable - Noémya Grohan

De la rage dans mon cartable - Noémya GrohanTitre : De la rage dans mon cartable
Auteur : Noémya GROHAN
Hachette — 2014
154 pages
11¤90


Résumé :
« Je crois que c'est après cet épisode que j'ai commencé à mettre un mot sur ce qui m'arrivait. La solitude, le sentiment de décalage, dès le début, je les avais déjà ressentis. Le harcèlement scolaire, c'était un mot plus grave. Mais plus les jours passaient, plus l'évidence était là, sous mes yeux. Je n'étais pas qu'une élève chahutée par quelques meneurs. Beaucoup d'autres les avaient imités et me traquaient en permanence. J'étais devenue une cible. »
L'histoire de Noémya ressemble à beaucoup d'autres. Elle a décidé de la raconter et de s'en sortir. Voici son témoignage.


Mon avis :
Depuis la sortie de ce livre, je souhaitais le lire, car je suis sensible au sujet du harcèlement moral pour l'avoir vécu au collège également. Ce fut une bonne lecture, il se lit facilement en dépit de son sujet grave, Noémya met les bons mots sur ce qui lui arrive, ça aide à comprendre ce phénomène, c'est touchant sans être mélodramatique et c'est tout de même porteur de positif.

Ce qui est certain, c'est que je retrouve des similitudes et des différences par rapport à ce que j'ai vécu, les questions, les silences, la solitude, le manque d'aide ; tout ceci, je l'ai connu et c'est très intéressant d'avoir le point de vue de quelqu'un d'autre, histoire de comprendre à son tour, de découvrir le parcours d'une autre victime. Aussi, je me suis rendu compte au fil de ma lecture que j'ai été moins en colère et que j'ai été perturbée différemment sur le long terme par rapport à elle. Je suis très contente d'avoir pu lire ce livre, d'avoir pu lire la vie de Noémya, ce qu'elle a vécu, pensé, ses idées, sa philosophie, sa manière d'être.

Le texte est découpé en six chapitres très bien pensés, les deux premiers couvrent le harcèlement moral, la haine et l'incompréhension ; puis viennent les phases de réconciliation, d'abord avec soi et enfin, avec les autres. C'est un fil chronologique que nous suivons, l'évolution à la fois positive et négative de l'auteure, vient ensuite le temps du combat, pour sa vie, celles des autres victimes avant de nous parler de l'écriture. C'est cette passion qu'elle exprime à travers le rap qui lui a permis de rester debout. Le texte principal est entrecoupé des textes de rap. Il est bien pensé dans son format et dans son esthétique, coupé la dureté du témoignage par le rap brutal et juste dans ses mots est un choix intéressant et pertinent. J'ai apprécié lire les deux.

Il faut dire que Noémy parle de ce qu'elle a vécu avec justesse, sans pudibonderie ou peur, elle livre tout, ses pensées, ses peurs, elle cherche les réponses aux questions, aux pourquoi. Elle écrit avec des mots simples, le tout se lit avec fluidité et les réflexions qu'elle amène dans son récit nous pousse nous-mêmes à se positionner sur les sujets abordés. Le fait qu'elle utilise « je » permet de s'identifier rapidement à elle, de s'y attacher et elle nous emmène facilement dans ce bout de vie infernal d'où vont pourtant découler des événements plus heureux.

Noémya est certainement plus courageuse que moi. Est-ce sa haine et sa colère qui l'ont poussé à demander des réponses, elle est entrée en contact avec ses harceleuses, chose que jamais je n'oserais. Elles auraient très bien pu répondre qu'elle l'avait oubliée ou qu'elles se fichaient éperdument de l'avoir autant brutalisée psychologiquement. Elle m'a souvent surprise dans ses choix de vie, son engagement auprès des jeunes, de sa volonté de parler et d'agir contre le harcèlement moral, c'est un personnage principal fascinant, surprenant, courageux et très grand. Autre surprise de taille pour moi, j'ai appris qu'elle avait été en service civique à Unis Cité... j'y étais cette année, ça m'a fait plaisir d'en entendre parler.

En conclusion, je n'en parlerais pas davantage. À vous de vous lancer dans ce récit, il est court, accessible et très bien écrit. J'ai adoré découvrir le parcours de Noémya, son témoignage est touchant, fort et dur, mais quelle surprenante personne est-elle ! Elle a su transformer cette énergie sombre et destructrice en quelque chose de bon, de positif, pour se construire un avenir, pour venir en aide aux autres. Ce fut instructif et intéressant, je ne regrette pas de l'avoir découvert, il est passionnant à lire.
 
Petit plus HS : ce roman compte pour le challenge ABC 2015, la lettre G.
De la rage dans mon cartable - Noémya Grohan
Tags : Contemporain, Témoignage, Hachette
​ 9 | 8
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#Posté le jeudi 05 novembre 2015 06:30

Rhinocéros - Eugène Ionesco

Rhinocéros - Eugène IonescoTitre : Rhinocéros
Auteur : Eugène IONESCO
Folio
246 pages


Résumé :
"Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Tout langage stéréotypé devient aberrant. C'est ce que Ionesco démontre dans Rhinocéros, pièce qui a tout d'abord vu le jour sous la forme d'une nouvelle. Partisan d'un théâtre total, il porte l'absurde à son paroxysme en l'incarnant matériellement. Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anticonformistes.


Mon avis :
Je ne suis pas très littérature contemporaine, trop étrange et éloignée selon moi, une pure question d'affect. C'est avec curiosité que je me suis lancée dans la lecture des Rhinocéros de Ionesco, je connaissais de nom, la couverture m'intriguait, le concept me paraissait loufoque et décalé. J'ai tenté l'aventure grâce au challenge ABC et je ne le regrette pas, même si nous sommes loin du coup de c½ur, cette pièce vaut le détour.

Elle ne sera accessible que si l'on en comprend la portée philosophique, sans quoi, vous aurez affaire à un gros WTF total et vous passerez un moment soit désagréable soit inutile. Dîtes-vous que cette ½uvre symbolise la société, que les rhinocéros sont le reflet de la société, de sa normalisation et de son uniformisation. Ainsi, lorsque vous voyez les gens se transformer en cet animal, il s'agit ici d'une critique de l'effet de masse, de la perte de l'individu au profit d'un groupe où tout le monde se ressemble. À partir de là, vous comprendrez plus de choses que je vous laisse quand même découvrir par vous-même.

J'ai véritablement apprécié cette portée symbolique, elle fait vraiment réfléchir sur soi et sur les autres. On aime voir ce cher Béranger s'accrocher comme il le peut à sa personnalité, à ce qui le rend différent des autres, quitte à le voir devenir un peu fou de temps à autre, ou colérique. C'est un personnage très attachant et formidable, j'ai aimé suivre son évolution au fil de la pièce.

Cette dernière est courte, fluide et rapide à lire. La plume de l'auteur est soignée, les répliques sont très bien écrites, elles sonnent justes et fortes. Toutefois, ma lecture fut un peu ardue au départ, les dialogues se croisent souvent et on arrive parfois à suivre plusieurs conversations en même temps, quitte à se perdre un peu au départ. Il faut donc être à fond dans la pièce pour espérer ne pas perdre pied au bout de quelques pages.

Des protagonistes rencontrés au cours de cette rocambolesque aventure, j'ai eu beaucoup d'affection pour Daisy, charmante et bienveillante, elle est douce avec un petit caractère affirmé. Jean m'a énormément amusée par ce côté droit et guindé, il représente l'autorité, l'honnête travailleur, il se comporte comme un exemple et un érudit. C'est un personnage très intéressant à suivre, et sa relation avec Béranger m'a touchée, Jean connaît lui aussi une évolution surprenante. Monsieur Papillon, Dudard et Botard sont les collègues de bureaux de Béranger, la scène qui leur est allouée est très amusante. On a là un panel de personnages très variés, sympathiques (Dudard), sceptique et cynique (Botard), humble et autoritaire (Papillon) et tous débattent sur le rhinocéros. J'ai passé un très bon moment avec ces personnages, soignés et amusants.

L'intrigue est très agréable à suivre, trois actes, trois moments clés. Le premier acte nous présente deux amis radicalement différents dans un café animé. Une scène d'un quotidien banal qu'un rhinocéros va bousculer. Nous avons un mélange curieux et pourtant réussi entre le fantastique, le comique et le réaliste ; ce rhinocéros va changer à jamais la vie ces personnes et j'adore les conséquences qu'il implique. Des disputes, des rapprochements, de l'interrogation, de la compassion, de la peur, nous nous retrouvons devant un large choix d'émotions et de situations donnant lieu à des discussions animées. Je ne me suis pas ennuyée une seule minute durant cette lecture.

En somme, l'histoire est originale et décalée, elle reste néanmoins très intéressante en raison de sa portée philosophique. Les personnages sont travaillés, on s'attache facilement à eux, les bouleversements introduits par les rhinocéros permettent de s'accrocher facilement à l'ensemble. C'est une pièce de théâtre moderne, drôle et touchante, j'ai apprécié les idées, la critique, la plume d'Eugène Ionesco, ce fut une très belle surprise, je ne m'attendais pas à une pièce aussi amusante que curieuse.

Petit plus HS : ce roman compte pour le challenge ABC, la lettre I.
Rhinocéros - Eugène Ionesco
Tags : Théâtre, Folio, Contemporain
​ 4 | 5
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#Posté le jeudi 10 décembre 2015 04:50

Modifié le dimanche 13 décembre 2015 11:17

Le monde de Charlie - Stephen Chbosky

Le monde de Charlie - Stephen Chbosky


Titre : Le monde de Charlie
Auteur : Stephen CHBOSKY
Le livre de poche Jeunesse (Lecture Academy) — 2015
288 pages
5,90 ¤


Résumé :
Au lycée, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Aux yeux de son prof de Lettres, qui lui fait découvrir les classiques américains, c'est sans doute un prodige ; pour les autres c'est juste un "freak". Lui se contente de rester en marge des choses. Jusqu'au jour où deux étudiants, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, les filles, la fête : c'est tout un monde que Charlie découvre...


Mon avis :
Je remercie les éditions Hachette et Livre de poche pour ce partenariat, ce roman appartient à cette liste de livres qu'il faut absolument lire. Parce qu'il a reçu de très bonnes critiques et qu'on le voit aborder dans toute la blogosphère. J'admets volontiers qu'il est sympathique, attachant et très agréable à lire, néanmoins, il reste un peu long par moment. Ce n'est pas un coup de c½ur, toutefois, je confirme qu'il faut le découvrir, il a beaucoup de charme.

Un charme certain : Charlie. Ce roman, il faut le lire uniquement pour Charlie. Son monde est coloré et intense, il réfléchit beaucoup, c'est un introverti pour moi, d'où le fait que je me sois beaucoup attachée à lui. Je comprends totalement son côté décalé, sa grande naïveté et simplicité, sa manière de réfléchir sur toutes sortes de sujets, du moins grave au plus triste. Il donne un point de vue fort, humble et intéressant et j'ai adoré le découvrir, le lire à travers ses lettres.

C'est un roman épistolaire, j'avais déjà lu Love letters to the dead et je n'ai pas été déroutée, les lettres sont agréables, bien écrites. Par moment, c'est long, par moment, ce n'est pas captivant ; cependant, Charlie parvient toujours à éveiller ma curiosité et à me pousser plus loin dans l'intrigue. Il faut dire que l'histoire est pour moi peu haletante, nous suivons le quotidien de Charlie et forcément, qui dit adolescent dit drogue, alcool, sexe. J'aimerais un jour que ça change ce raccourci facile et peu flatteur pour les jeunes. Non, ce qui m'a vraiment plut, ce sont les pensées de Charlie.

Il nous fait découvrir plein de choses sous un angle nouveau. Il est prompt à vouloir aider les autres, quitte à s'oublier un peu, quitte à ne pas s'affirmer, ce qu'il apprendra au fil de ses aventures. Il nous parle d'amour, pour sa tante Helen, pour son meilleur ami qui s'est suicidé ; il nous parle d'amour, d'homosexualité, de filles, mais toujours avec respect, avec sensibilité et sympathie. Ce qui le rend très touchant. On parle aussi de culture, de littérature américaine et de musique, j'ai beaucoup aimé ces passages, on découvre de super romans et chansons, je vous recommande Gatsby d'ailleurs.

La portée philosophique est super intense, grâce à la plume de l'auteur qui nous permet de véritablement plonger dans les pensées de Charlie. On oublie l'auteur, j'ai vraiment pensé que c'était Charlie qui nous écrivait et non Stephen Chbosky à travers Charlie. C'est bien écrit, fluide, soigné, prenant, léger et facile à accrocher. J'ai quasiment lu les trois quarts en une seule phase de lecture tant j'ai fini par me prendre d'affection pour le personnage principal. L'utilisation est pleinement justifiée, il ne sert pas seulement à se sentir proche de Charlie, on ne peut pas transposer le récit avec il/elle.

Les personnages sont sympathiques, sans plus dans certains cas. J'ai été très sensible sur Michael et Helen, à tel point que j'aurais aimé en apprendre davantage sur eux. Je n'ai pas accroché avec les parents de Charlie ou avec son frère, en revanche, j'ai fini par apprécier la s½ur. Elle me paraissait ignoble, puis au fur et à mesure que j'avançais, j'ai adoré cette jeune femme. Patrick est adorable et captivant, drôle et sympa, j'aime le rôle qu'il joue auprès de Charlie, sa relation avec lui. Pareil pour Sam, elle est très mature et gentille, bienveillante et intelligente, elle aussi joue un rôle important dans la construction de Charlie. Le groupe d'ami qu'il va découvrir est sympa, sans plus, j'aurais aimé que chacun d'eux apporte un vrai plus, pas seulement Mary Elizabeth. Mon léger coup de c½ur revient au prof de littérature américaine avec les romans qu'il donne à lire à Charlie, il est très gentil et compréhensif, passionnant et de bons conseils.

En conclusion, j'ai passé un bon moment de lecture. L'intrigue paraît lente et monotone, toutefois, la personnalité de Charlie fait qu'on ne s'ennuie jamais, il est passionnant à lire. Ses pensées sont intéressantes, il a tout un monde à nous faire partager à travers ses lettres remarquablement bien écrites. Les protagonistes sont amusants à découvrir page après page, la portée philosophique pique notre curiosité et nous fait réfléchir. Une très belle découverte.
Le monde de Charlie - Stephen Chbosky
Tags : Le livre de poche Jeunesse, Contemporain, Roman épistolaire, Lecture Academy
​ 9 | 12
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#Posté le dimanche 13 décembre 2015 06:47

Modifié le jeudi 04 février 2016 08:55

Love letters to the dead - Ava Dellaira

Love letters to the dead - Ava Dellaira



Titre : Love Letters to the Dead
Auteur : Ava DELLAIRA
Michel Lafon – 2014
319 pages


Résumé :
Au commencement, c'était un simple devoir. Ecrire une lettre à un mort. Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grande soeur May l'adorait. Et qu'il est mort jeune, comme May. Très vite, le carnet de Laurel se remplit de lettres où elle dresse son propre portrait de lycéenne, celui de ses nouveaux amis, de son premier amour... Mais pour faire son deuil, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s'est réellement passé, la nuit où May est décédée.
 


Mon avis :
Les nombreux avis concernant ce livre m'ont convaincue de le prendre, en plus de sa très jolie couverture et du concept d'écrire des lettres. Malgré un début plutôt négatif me concernant, j'ai finalement su apprécier cette lecture, même si cela ne sera pas un coup de c½ur. L'histoire s'avère très jolie, sympathique et forte en émotions, une bonne philosophie de vie et un final très touchant.

Ainsi, le début a mal fonctionné avec moi. Pas à cause des lettres, du format ou du style d'écriture, mais à cause de Laurel. Je comprenais sa détresse, son sentiment de vide et de culpabilité que l'on ne comprend qu'à la toute fin, j'ai été touchée par sa personnalité perdue devant la perte de May. J'ai compris que Laurel cherchait à tout faire comme May, à devenir sa s½ur, à se vêtir comme elle, c'est une manière de faire le deuil. Toutefois, son comportement m'a plus d'une fois agacée, je ne suis pas friande des ados qui font le mur, qui boive et fume, fête à gogo... Au bout d'une centaine de pages, j'ai failli abandonner ici. Fort heureusement, l'histoire entre Laurel et Sky m'a tenue en haleine.

L'intrigue nous présente une jeune fille dévastée par la mort de son aînée et à travers des lettres écrites à des personnalités mortes, elle va se retrouver, faire la paix avec elle-même et avec sa s½ur. J'ai beaucoup apprécié le concept, sa manière d'écrire, le choix des personnalités n'est pas anodin. Laurel écrit à des personnes qui sont mortes tragiquement, qui ont des histoires peu faciles et qui ont dû faire face à des événements tragiques. J'ai adoré aussi mieux connaître ces personnages, ils sont connus, mais je me suis aperçue que je les connaissais pas plus que ça, ce roman a une portée musicale et culturelle étonnante et bien amenée.

Ce roman parle de beaucoup de choses, de l'amour que l'on porte à sa famille. Laurel évoque des souvenirs heureux quand sa famille était unie. Si j'ai détesté sa mère, j'ai apprécié son père qui est très touchant. La tante m'a un brin dérangée par moment, mais j'adore sa personnalité protectrice. On évoque l'amour et son lot d'amitiés, Laurel devient amie avec des protagonistes très intéressants et hauts en couleur comme Tristan, Sky, Hannah ou Natalie. Je les ai bien aimés, mais sans plus, excepté Hannah et Sky, ils ne m'ont pas intéressée plus que ça, c'est dommage, j'aurais vraiment aimé en apprendre plus. On y parle aussi d'amour, en bien comme en mal, des abus, des désillusions, des travers ; on évoque la passion pour la musique et l'écriture. Ava Dellaira multiplie les références, les points de vue, les idées, et tout ceci se complète facilement pour aboutir un roman prenant. Les romances sont bien montrées, j'ai su apprendre à aimer les différents couples formés dans le récit, ils sont justes et touchants.

Je suis un peu déçue par May. Voire franchement déçue. Je pensais que c'était quelqu'un de bien, à la place, j'ai juste vu une ado rebelle clichée, une dingue qui aime s'allonger sur la route en attendant qu'une voiture l'écrase... Je ne vois pas en quoi elle est si lumineuse et brillante, si attachante et formidable. Elle ment, elle laisse sa s½ur se faire tripoter, elle l'entraîne dans ses délires. Laurel en voulant lui ressembler se perd totalement, elle perd de sa personnalité qui est pourtant touchante et belle. Je suis contente qu'elle ait subi une bonne évolution, qu'elle a fini par comprendre qui elle était vraiment et à mieux s'en sortir.

Le style d'écriture est très fouillé, précis, fort dans ses émotions, l'utilisation du « je » permets de se mettre à la place de Laurel et de comprendre ses sentiments. Les lettres sont très bien écrites, j'aurais aimé que certaines soient moins longues ou que l'on s'attarde plus sur la vie de Laurel en tant qu'élève. La question des études, du rapport avec les profs ou avec les matières n'est que peu approfondie, la faute à Laurel qui préfère sécher les cours je suppose. C'est dommage, parce qu'il aurait été sympathique d'avoir la vie de cette adolescente dans son intégralité, j'aurais aussi aimé qu'elle soit plus confrontée à son passé. On évoque peu les anciens amis du collège excepté Janet, ça aurait pu aider Laurel a accepté.

En conclusion, ce livre est totalement éloigné de ce que je lis habituellement, il est sombre, mais il s'avère truffé de beaux messages, d'une philosophie juste et d'émotions riches. Pour comprendre toute cette affaire, il faut aller jusqu'au bout et c'est peut-être ce qui m'aura dérangée maintenant que j'y réfléchis plus longuement. On a l'impression d'avoir des révélations, mais ce n'est rien de concret, Laurel se mure dans son silence et c'est dommage qu'elle n'ose en parler qu'à la fin. Le déclic m'a paru abrupt. Les personnages sont sympathiques, mais seuls quelques-uns m'ont touchés, les lettres aux morts sont une excellente idée d'écriture et une mine de sujet à abordés. Si au départ, Laurel a été épouvantable à supporter, j'ai fini par l'apprécier et par adorer son style d'écriture, recherché et poétique. Un livre à lire pour son originalité et pour son récit touchant.
Tags : Michel Lafon, Contemporain, Epistolaire, Drame
​ 6 | 9
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#Posté le jeudi 07 janvier 2016 06:29

Modifié le jeudi 07 janvier 2016 06:43

Pas de panique Mary Anne ! - Ann M. Martin - Le club des baby-sitters

Pas de panique Mary Anne ! - Ann M. Martin - Le club des baby-sitters


Titre : Pas de panique Mary Anne !
Auteur : Ann M. MARTIN
Tome 4
Série : Le club des baby-sitters
Folio Junior – 1997
151 pages


Résumé :
Ca ne va vraiment plus entre nous ! Kristy, Claudia, Lucy et moi, Mary Anne, nous nous sommes disputées. Plus personne ne veut se parler. Il faut pourtant que quelqu'un fasse quelque chose. On dit que je suis timide ; mais je vais faire l'impossible pour qu'elles n'abandonnent pas le Club...


Mon avis :
Vous connaissez sans doute mon adoration pour cette série qui aura bercé mon adolescence et qui m'aura appris toutes sortes de choses sur les enfants. Je vous avez présenté toutes les membres, exceptée Mary Anne. Chose faite ! Je vais vous parler de ce quatrième tome de la série, le premier abordant le point de vue de Mary Anne.

C'est une jeune fille pour lequel, j'avoue, j'ai un sentiment mitigé. Elle est timide, elle est sensible, touchante en raison de son histoire, sa mère est morte tôt, son père l'a élevée seule et de manière stricte. Elle souhaite s'épanouir, grandir, ne plus être vue comme timide et bébé, et dans ce tome, elle fait bouger les choses lentement, mais sûrement. C'est en se disputant avec ses amies qu'elle va rencontrer une amie formidable et le nouveau membre du club, Carla. J'ai apprécié son évolution et suivre son point de vue, elle est calme et réservée, mature et responsable, ce sont des qualités excellentes en tant que baby-sitter, c'est pour cela que j'ai bien aimé lire ce tome. En revanche, elle reste trop effacée, se laisse marcher sur les pieds et le changement est encore trop fragile et récent pour la rendre très attachante. Elle est moins attachante que les autres membres, mais elle est l'une des plus intéressantes à suivre.

Dans ce tome, Mary Anne nous parle de plusieurs choses. Elle se dispute avec les autres membres du club, ses amies et les conséquences sont plutôt dangereuses. Je me suis souvent demandé où cette histoire allait prendre fin, car elles en viennent par leurs disputes à gâcher la fête d'anniversaire d'un enfant. C'est instructif de voir à quel point on ne se rend pas compte qu'une dispute peut avoir des suites irréversibles et dévastatrices. Mary Anne prend le courage d'aborder une petite nouvelle, Carla, de lui présenter la ville, mais son petit mensonge pourrait coûter cher à cette amitié. Surtout que la mère de Carla et son père à elle se sont connus au lycée et qu'elles souhaitent les faire se rencontrer. De plus, l'une des petites qu'elle garde est malade. Tout ces désagréments rendent l'histoire intéressante à suivre.

Comme toujours, c'est jeunesse, ça se lit très rapidement, c'est fluide et très bien écrit. La plume d'Ann M. Martin est loin d'être simpliste, c'est précis, riche en émotions. Les descriptions sont bien faites, on s'imagine les lieux comme les personnages, c'est agréable, ça permet de se détendre et de parfaire sa connaissance en matière de baby-sitting. L'histoire est donc très rythmée et toujours aussi bien présentée dans sa forme, chaque chapitre est court, il y a un extrait en début de chaque chapitre, il y a même des extraits du journal de bord permettant de suivre l'avis des autres filles.

En conclusion, c'est une série à réserver aux plus jeunes. Il existe des éditions récentes de ces ouvrages comme des recueils compilant plusieurs titres si jamais vous êtes intéressés pour la faire découvrir à des plus jeunes que vous. Parce que cette série mérite d'être connue, elle est intelligente. Pour ceux et celles qui souhaitent travailler avec les enfants, c'est un must-have pour mieux les comprendre, pour envisager de les garder ou de faire des ateliers avec eux. Mary Anne nous dévoile une histoire très instructive sur les dangers d'une dispute au sein d'un club, pouvant amener des lourdes conséquences au travail ou pour les enfants. Elle apporte aussi une histoire plus légère autour de son envie de grandir, d'être vue comme une adolescente et plus une enfant, retrouvant l'amour de jeunesse de son père, à savoir la mère de sa nouvelle amie. C'est une bonne histoire, même si je reste mitigée sur le personnage de Mary Anne.
Tags : Folio Junior, Le Club des baby-sitters, Contemporain, Ann M. Martin
​ 6 | 5
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#Posté le lundi 01 février 2016 05:35

Modifié le vendredi 05 février 2016 05:38

Les yeux d'Astrid - Jean-Marie Kassab

Les yeux d'Astrid - Jean-Marie KassabTitre : Les yeux d'Astrid
Auteur : Jean-Marie KASSAB
Persée — 2015
160 pages
13¤20

Résumé :
Victime d'un père autoritaire, Francis, travailleur acharné devenu millionnaire fait récemment faillite. En instance de divorce de surcroît, le cumul des problèmes le mène au désespoir. Envisageant pour un moment le suicide, il se retrouve au hasard des routes face à face sur une plage déserte avec une inconnue prénommée Astrid. À travers quelques questions judicieuses, Astrid ouvre les yeux de Francis, l'aide à identifier ses problèmes réels et à poursuivre sa quête du bonheur pour retrouver la joie de vivre qui était en fait à portée de main. Leur débat prend la forme d'une vraie leçon de vie.


Mon avis :
Je tenais à remercier les éditions Persée pour ce nouveau partenariat, j'étais intriguée malgré le fait que je ne sois pas très branchée sur les romans réalistes et/ou contemporains. Je ressors de cette lecture conquise et sous le charme d'Astrid sans pour autant que cela soit un coup de coeur.

Il est court, mais une fois fini, je n'ai pas eu cette sensation de manque. Il est court et c'est mieux, plus percutant en ce qui concerne les messages et moins dans le pathos. Ce n'est pas un roman très joyeux, même s'il est plein d'espoir, on y parle de faillite, de père violent, d'orpheline, de suicide, et d'un tas d'autres choses graves et sérieuses. Cependant, l'auteur a su se détacher du mélodramatique pour offrir un récit plus souple, fort et prenant. Il est donc court, mais terriblement attachant.

Au départ, Francis m'a déplut, c'est typiquement le genre d'homme que je déteste et j'avais déjà eu cette expérience avec l'héroïne de Juste une ombre. Il est imbu de lui-même, très égoïste, l'argent c'est plus fort que tout et mieux que tout (famille comprise dans le tout) ; c'est un homme arrogant et superficiel, persuadé d'être le meilleur, riche et m'as-tu-vu. Je pensais le détester tout le long du récit et finalement, son envie d'en finir avec la vie et Astrid vont nous révéler des failles, une enfance douloureuse, une personnalité façonnée camouflant de grandes souffrances. Ce fut instructif et passionnant de voir l'évolution, de lire le compte-rendu d'un homme qui se rend compte de ses erreurs. C'est humain et touchant, bien développé et les changements ne sont pas brusques.

Chaque grande étape ou moment clé de la vie de Francis est dévoilé, avec force et sensibilité. J'ai beaucoup aimé les échanges entre Francis et Astrid, ce fut intéressant et prenant, il y a de belles choses, des réflexions à mener sur soi et sur les autres. Certains pourraient penser que le récit à un côté donneur de leçons, c'est vrai, mais je note quand même une certaine sensibilité pour les glisser dans le roman. Je n'ai pas été dérangée, au contraire, c'est ce qui fait le charme d'Astrid, sa force et c'est ce qui force mon admiration pour ce personnage.

Astrid est un bout de femme incroyable, à la fois heureuse et triste, à la fois bienveillante et moralisatrice, intelligente et naïve. Elle nous donne ses pensées, elle fait avancer Francis, son histoire est très touchante et je suis ravie d'avoir lu un personnage féminin aussi doux et à fort caractère. L'auteur a su bien mettre en scène ses personnages et les rendre attachants, palpitants à suivre à travers leurs dialogues ; c'est une belle amitié et une belle rencontre que l'auteur nous écrit. Le style est juste et moderne, sans fioritures, mais avec une petite touche de poésie.

En conclusion, j'ai passé un très bon moment avec ce roman doux et fort, contemporain et attachant. Les deux protagonistes ont une belle discussion qui nous fait réfléchir à tout, à nos choix, nos priorités ; il y a beaucoup de philosophie et de poésie dans ce roman, Astrid et Francis sont très sympathiques, et ce dernier connaît une évolution extraordinaire. C'est bien écrit, c'est fluide et court, un roman très intéressant et original.
Les yeux d'Astrid - Jean-Marie Kassab
Tags : Contemporain, Persée
​ 7 | 8
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#Posté le vendredi 12 février 2016 06:47

Modifié le samedi 16 avril 2016 12:06

Fans de la vie impossible - Kate Scelsa

Fans de la vie impossible - Kate ScelsaTitre : Fans de la vie impossible
Auteur : Kate SCELSA
Gallimard (Scripto) — 2016 — 365 pages — 15¤


Résumé :
Trois adolescents en perte de repères : Amour, Amitié, Tentations.... Un 1er roman young adult affranchi, brulant, profond. Mira tente de faire croire qu'elle peut fonctionner comme un etre humain normalement constitué, dans ce nouveau lycée, et pas comme une fille incapable de quitter son lit pendant des jours. Jeremy est le passionné d'art terriblement timide, qui s'isole depuis l'incident qui a ruiné sa dernière année scolaire. Sebby, le meilleur ami gay de Mira, vit en famille d'accueil. Lumineux et charismatique, il s'est construit avec elle un univers de rituels magiques et d'escapades secrètes destiné a réparer les brisures de leurs vies. Ensemble, ils tentent de sublimer une vie dont ils ne perçoivent que la dureté. Mais les tentations destructives sont la. S'aimer suffira-t-il a les sauver ? Un trio follement attachant et déterminé malgré tout a vivre pour le meilleur, pour l'impossible.


Mon avis :
Je tenais à remercier les éditions Gallimard Jeunesse via On lit plus fort pour ce nouveau partenariat, le premier de cette année 2016. Le roman m'intriguait à cause de son résumé très prometteur, il se révèle être sympathique, sans pour autant m'accrocher. J'avoue cependant qu'il est marquant et qu'il fait office d'OVNI.

Il fait partie de ces romans relatant la vie quotidienne, l'adolescence, la vie autant que la mort, contemporain et curieux dans le paysage littéraire. Il a un truc, c'est indéniable, il est différent et il sait aborder des thèmes importants et sérieux. Seulement, il a de nombreux clichés et couacs qui le rendent parfois gênant.

La plume de l'auteure est sympathique, sans plus. L'auteure nous livre un texte brut, j'aurais aimé plus de délicatesse et moins de facilité. La grossièreté finit clairement par être lourde, alors que les dialogues sont percutants, tout est gâché par cette facilité dans le langage. J'en viens donc à mon coup de colère envers ce cliché suprême du jeune, de l'adolescent. Peut-être que je ne comprends pas parce que je n'étais pas ce type d'ado, mais franchement, sexe, drogue, alcool, faire le mur, piéger des adultes, faire mourir d'angoisse sa famille, tenter de suicider au moindre premier tracas... cela devient imbuvable au bout d'un moment.

Sebby a toute la misère du monde dans son histoire et il représente le parfait cliché de l'homosexuel, surtout en présence de Jeremy. Sebby est juste un horrible vilain petit canard qui dérape tout le temps et qui aime ça, il ne veut pas changer, quitte à s'attirer de gros problème. Ainsi, ce qui lui arrive ne m'a pas touchée, je ne l'ai pas trouvé très attachant. J'ai préféré Jeremy, plus doux, plus mature, plus réservé et dont l'histoire est plus que touchante, originale et percutante. J'ai adoré son évolution, le fait qu'il retrouve le goût à la vie, à la société, le voir se faire des amis, il est de loin le plus attachant du trio. Mira n'est pas loin derrière. Mira, son histoire est touchante, ses aspirations et ses maux le sont aussi, elle rêve de voir sa famille la comprendre. En revanche, j'ai été moins fan de sa personnalité, tout est jérémiades, c'était parfois déroutant alors qu'elle a de quoi s'affirmer.

J'attire l'attention sur le fait que les personnages sont très intéressants, dans leurs histoires, leurs manières d'être, leurs évolutions. C'est à mon sens le gros atout de ce roman, les personnages sont géniaux, parfois agaçants et clichés. Toutefois, ils demeurent fascinants à cause de l'orientation prise dans l'histoire. Le roman possède des rebondissements intéressants, dans le sens où chaque moment clé forme et va changer un des trois protagonistes principaux. L'auteure arpente l'homosexualité, l'acception de cette dernière, la famille, l'amour, elle prend des chemins pas faciles et sait s'en sortir. J'aurais aimé que l'art prenne une meilleure place, parce qu'il permet de mieux se sentir, de parler par gestes et couleurs, d'être un peu « catharsis » et d'expier douleur et rancune. L'histoire est très fluide à lire, même si le changement de pronom personnel — intéressant et original — n'apporte pas grand-chose au final.

En conclusion, j'ai passé un bon moment. Mon ressenti est mitigé à cause de petites facilités et dérapage, à cause d'une portée un peu trop moralisatrice par endroits. Toutefois, j'ai adoré les personnages, leurs histoires, ce qu'ils apportent les uns aux autres, il y a un beau récit d'amitié, d'acceptation de soi, de changements, ce fut sympathique à lire grâce une plume simple et directe. L'histoire manque un peu de punch et les personnages de véracité, cependant l'ensemble reste innovant et percutant. Un ovni que je conseille de découvrir pour s'en faire sa propre idée.
 
Fans de la vie impossible - Kate Scelsa
Tags : Gallimard Jeunesse, On lit plus fort, Contemporain
​ 6 | 8
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#Posté le jeudi 18 février 2016 11:47

Modifié le jeudi 18 février 2016 12:04

DUFF (Dodue Utile Franchement Fade) - Kody Keplinger

DUFF (Dodue Utile Franchement Fade) - Kody Keplinger


Titre : Duff (Dodue Utile Franchement Fade)
Auteur : Kody KEPLINGER
Hachette (Lecture Academy) — 2016
304 pages
15¤90


Résumé :
Bianca, dix-sept ans, n'est peut-être pas la fille ni la plus populaire du lycée mais elle a d'autres atouts : deux meilleures copines, un esprit mordant et beaucoup d'humour. Elle est aussi bien trop maligne pour tomber sous le charme du très canon mais très coureur de jupons Wesley Rush. C'est simple, elle le déteste, il est son ennemi juré depuis qu'il la surnomme la DUFF. Bianca décide de sortir de l'ombre : elle va faire la révolution contre les impitoyables règles sociales du lycée ! Ce qu'elle n'avait pas du tout prévu, c'était d'embrasser un jour Wesley...


Mon avis :
Je remercie sincèrement les éditions Hachette pour ce partenariat, ce roman est un petit bijou de philosophie, il fait du bien, il est loin des clichés, il sort des sentiers battus et sait se montrer touchant. Le pitch de base sur la DUFF m'intriguait, le résumé me faisait un peu peur (pas envie de tomber dans des clichés ou du déjà vu) et quelle belle surprise au final.

Les normes, voici un tabou brisé par Bianca. Elle est cataloguée DUFF, qu'à cela ne tienne, elle va tout faire pour user de cette étiquette et la faire valser plus loin. Ce roman parle de la différence, des préjugés qu'on peut avoir sur les autres, Wesley, Bianca ou Vikki en sont les parfaits exemples. Ce roman parle d'amour avec justesse, pour nous faire réfléchir sur le corps, sur le divorce. Ce roman parle d'acceptation de soi et des autres, j'ai été très surprise par sa portée philosophique forte et prenante.

L'amitié et la famille prennent une place importante, le roman cache de très bonnes surprises et des situations très amusantes, ou très tristes. Les familles brisées, qui se détruisent, le courage de dire non, de dire que ça ne va pas, d'être adulte et mature (et de trop prendre sur soi) ; les peines de coeur, les crises de nerfs avec ses amies. Chaque rebondissement du roman le rend unique, singulier et divertissant. L'humour est omniprésent sans être lourd, j'ai suivi volontiers Bianca et ses aventures, j'ai été touchée à de nombreuses reprises.

Une belle histoire qui se veut captivante, forte en émotion, drôle grâce à une héroïne hors du commun. Bianca est tout l'archétype de la jeune adolescente ronde, intelligente, mature et cynique, avec une histoire, avec des formes, avec une personnalité à fort caractère. Bianca est adorable et pénible, Bianca nous ouvre les yeux sur les normes, les étiquettes, les règles sociales établies pour être « normal » en société. Elle a du charme et de l'esprit. J'ai adoré ce personnage et être dans ses pensées du début à la fin. Wesley est l'autre protagoniste fort de ce roman, on apprend à le connaître au fur et à mesure. Il se révèle, ses failles, ses problèmes le rendent différent et attachant. On apprécie son humour et j'aime la relation entre les deux personnages, belle dans son évolution.

Le style de Kody Keplinger me plonge à merveille dans le quotidien. D'ordinaire, je ne suis pas super fan de récits contemporains ou réalistes, ici aucun problème. C'est très vite addictif, bien écrit, avec de bonnes descriptions, un beau rendu des émotions et des dialogues percutants. J'ai apprécié les personnages plus secondaires, ils apportent tous un petit quelque chose au récit, comme les parents de Bianca, très touchants.

En conclusion, DUFF est une belle surprise. Je m'attendais à une lecture divertissante et drôle, je ne suis pas déçue. Cependant, le roman m'a plus d'une fois enthousiasmée par son intelligence, par ses messages, par ses protagonistes. Il est vif et chouette, il aborde des sujets très graves et rien que pour ça, il mérite d'être lu. Il se retrouve direct dans ma liste des inoubliables de l'année, une pause appréciable et de belles philosophies à l'encontre des préjugés.
 
DUFF (Dodue Utile Franchement Fade) - Kody Keplinger
Tags : Contemporain, Hachette, Lecture Academy
​ 10 | 23
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#Posté le samedi 27 février 2016 05:12

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