
Auteur : Giuseppe Tomasi Di Lampedusa
Titre : Le Guépard
Editions Points
357 pages - 7¤50
Résumé (quatrième de couverture) :
En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore en Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l'union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina...
"Cher Fabrice, je t'écris dans un état de prostration complet. Les Piémontais ont débarqué. Nous sommes tous perdus."
Mon avis :
Un excellent roman, je l'ai découvert pour le BAC 2008, je ne connaissais ni l'auteur ni ce qu'il pouvait raconter dans ce livre. Toutefois, curieuse, je l'ai lu pendant l'été et j'ai beaucoup aimé le dévorer et l'étudier en cours. J'ai trouvé le style assez sympathique tout en description et le tout joliment fluide et intéressant. Toute fois, à la première lecture, j'avoue m'être un peu perdu dans tout ce flot de description, il y a plus de narration que de dialogues et pas mal de détail qui peuvent parfois faire perdre le fil.
Néanmoins, à la deuxième lecture et avec les études faites en cours, j'ai mieux adhérer, j'ai même plus apprécié le roman à sa juste valeur, car l'histoire est formidable. Toute cette histoire politique, ces références historiques, le bal dont j'ai adoré toutes les descriptions... C'est vraiment un excellent roman qui aurait gagné à être plus connu.
Après, il faut quand même avouer que l'histoire est longue à se mettre en place, car il faut vraiment bien exploiter les personnages, leurs relations et leurs problèmes. De plus, comme dit plus haut, peu d'actions pour vous réveiller, on est bien loin d'un Dumas où les péripéties et l'aventure se mêle à l'histoire. Nous avons là, plus de repos que d'actions et seules les dernières parties s'enchaînent tellement vite que ça contraste avec les premières parties un brin longue.
J'ai trouvé, par ailleurs, que les dernières parties étaient justes et touchantes, belles et horribles lorsqu'on apprend la vérité au sujet d'Angélique, de Tancrède et Concetta. Le chien Bendico est un animal très attachant, et ce qui lui arrive à la huitième et dernière partie, à la toute fin est touchant. J'ai apprécié cette symbolique entre le Guépard, blason des Salina et le Prince de Salina lui-même.
Ce roman est vraiment bon, mais il faut les clés pour mieux l'interpréter et l'apprécier à sa juste valeur, ce qui est bien dommage. Il nécessite au moins deux lectures, la premières pour découvrir et la deuxième pour adhérer. Personnellement, je suis super contente de l'avoir lu, ce roman fut une agréable découverte de la littérature italienne.
Quant aux personnages, ils sont vraiment attachants, j'ai énormément de respect et d'attention pour le prince de Salina, Don Fabrizio, mon préféré. En revanche, j'ai moins aimé Angélique (Angelica). Je la trouve hypocrite, par rapport à Concetta qui est certes sympathique, mais trop effacée.
L'adaptation cinématographique de Visconti avec Claudia Cardinale et Alain Delon est une très bonne adaptation, parfois longue sur certaines scènes, mais le bal est tout à fait ravissant, de même que les décors et les costumes. La fin peut paraître étrange, mais une fois interprétée, elle devient limpide et cohérente.
En conclusion, je vous conseille la lecture de ce livre qu'Aragon décrit comme étant "un des plus grands romans de ce siècle". Il a son charme ce roman, j'ai été agréablement surprise et emportée dans la Sicile du XIX° siècle.