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Création : 14/01/2013 à 04:34 Mise à jour : 24/07/2019 à 06:32

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7 articles taggés 20ème siècle

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Mon père est parti à la guerre - John Boyne

Mon père est parti à la guerre - John Boyne

Titre : Mon père est parti à la guerre
Auteur : John Boyne
Gallimard Jeunesse
Parution le 25 avril 2014
13¤
273 pages


Résumé :
28 juillet 1914. Le jour où la guerre éclate, le père d'Alfie promet qu'il ne s'engagera pas. Et rompt sa promesse le lendemain. Quatre ans plus tard, Alfie ignore où il se trouver. Est-il en mission secrète comme le prétend sa mère ? Alfie veut retrouver son père.


Mon avis :
Je remercie les éditions Gallimard Jeunesse pour ce nouvel envoi. C'est un ouvrage intéressant et touchant, personnellement, je l'ai bien apprécié, mais ce n'est pas un coup de c½ur.

L'histoire se situe durant la guerre de 14-18, l'histoire du XX° ne m'a jamais passionnée, excepté la guerre froide peut-être. Du coup, j'étais mitigée tout le long du récit, parce que j'aime être touchée naturellement et parce que le sujet l'impose. C'est vrai qu'on ne peut pas rester de marbre devant cette période de l'Histoire et forcément, j'ai toujours l'impression de me sentir obligée d'adhérer. C'est rare quand les romans évoquant ces deux guerres mondiales me font vraiment l'effet d'un coup de c½ur comme Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Même Max ou La vague noire me plaisent sans pour autant être géniaux.

Ce que j'ai surtout adoré dans ce roman c'est le choix de l'intrigue. Pas de front, pas de bataille, ici, on s'intéresse plus à Alfie et son ressenti devant la guerre, à Alfie et sa mère travaillant dur, à Alfie qui recherche son père, enfermé dans un hôpital pour une psychose traumatique. J'ai beaucoup aimé les descriptions de l'hôpital, très bouleversantes, tous ces soldats traumatisés psychologiquement, que l'on traité de fous. C'est très fort et intéressant, c'est rare d'en parler. J'aurais aimé qu'on lise plus de passages autour du travail de la mère d'Alfie, les hommes étant sur le front, pour faire tourner économiquement le pays, ce sont les femmes qui travaillaient et ça m'a un peu manquée.

Cela dit, j'applaudis l'auteur pour son originalité et pour sa qualité à retranscrire une époque, un pays. Le style m'a – au début du récit – laissé de côté pour peu à peu parvenir à me prendre. Après un début où je me suis un brin perdue, j'ai apprécié le soin apporté aux descriptions, aux sentiments des personnages, aux répliques. J'ai bien aimé ce subtil mélange entre poésie et innocence d'un côté, et de l'autre, la réalité. La plume de John Boyne est soignée et permet de conter une histoire différente autour de 14-18.

Le défi de l'auteur est réussi. Il a su parler de la Première Guerre mondiale à travers Alfie sans tomber dans le mélodrame, mais en conférant à son récit une force incroyable. Ce qui donne au roman une valeur de témoignage presque, puisque les personnages mis en avant sont loin d'être des soldats. L'intrigue est simple, et pourtant, l'auteur parvint à convaincre les lecteurs, en tout cas, malgré les ficelles un peu trop grosses, j'ai fini par adhérer à la mission secrète d'Alfie, celle de retrouver son père et de le sauver.

Néanmoins, j'aurais aimé une fin plus complète, Alfie a pour ma part fait une énorme bourde, et rien n'est évoqué sur une quelconque sanction. Je suis d'accord avec lui pour dire que cet hôpital est horrible, je suis touchée par sa détermination, mais quand même, il y avait un juste milieu. La fin est pour moi, un brin rapide, mais elle n'enlève rien au charme du roman.

L'autre force du roman, ce sont ses personnages. Alfie est un garçon très atypique, curieux, perspicace, très attachant, on se prend très vite d'amitié pour lui et l'on se laisse bercer par ses réflexions qui nous font réfléchir à notre tour. J'ai adoré sa personnalité, son innocence non dénuée d'intelligence, ses répliques m'ont souvent amusée, c'est un petit garçon très difficile à oublier. Son père a lui aussi une charge émotionnelle forte, son histoire m'a énormément intéressée et ce qui lui est arrivé est très touchant. J'ai beaucoup d'affection pour Joe Patience, dont les idées étaient mal comprises à l'époque, toutefois, j'adore son combat, ce qu'il fait. La mère d'Alfie est un protagoniste très sympathique, comme la grand-mère aussi forte que drôle, quelles femmes incroyablement captivantes. Même les Janàcek, peu présent dans le récit, ont une importance, une force a apporter. Les protagonistes de ce roman sont humains, attachants et ils sont intéressants à suivre.

En conclusion, c'est un bon roman pour ma part. J'avais beaucoup de mal au début, mais j'ai persévéré et j'ai découvert un récit humain, poignant et prenant. C'est un bon roman autour des personnes qui n'ont pas pris part au front, les femmes et les enfants, ou ceux qui optaient pour une voie plus pacifiste refusant d'aller se battre. La plume de l'auteur rend le récit captivant chapitre après chapitre, les personnages sont passionnants à suivre, notamment Alfie. Même si ce n'est pas un coup de c½ur, il est à lire, parce que le sujet est original et parce qu'il est touchant à partir du moment où l'on s'intéresse au cas de Georgie Summerfield.

Mon père est parti à la guerre - John Boyne
Tags : Gallimard Jeunesse, Histoire, 14-18, 20ème siècle, On lit plus fort, John Boyne
​ 12 | 7
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#Posté le mercredi 26 mars 2014 06:34

Modifié le samedi 16 mai 2015 06:51

Léviatemps - Maxime Chattam - Le diptyque du temps

Léviatemps - Maxime Chattam - Le diptyque du tempsTitre : Léviatemps
Auteur : Maxime Chattam
Tome 1
Série : Le diptyque du temps
Pocket
570 pages


Résumé :
A trop désirer la mort, on finit par trouver pire... Paris, 1900. Guy de Timée, romancier à succès, vit pourtant dans les combles grinçants d'une maison close. Du jour au lendemain, il a tout plaqué : femme, enfant, amis, réussite, et a décidé de se lancer dans un roman policier qui le plongerait dans les bas-fonds de la civilisation. Il veut être confronté au sang et à la violence. Cette mort qu'il désire tant approcher va surgir au milieu de la nuit en la personne de Milaine, jeune prostituée assassinée dans des circonstances particulièrement étranges. Et si elle n'était pas la première ? Qui rode dans les rues de la capitale, dans l'ombre de l'Exposition Universelle ? Quel est le sombre dessein de ce tueur de femme ? Guy va tenter de le découvrir, en compagnie de la mystérieuse Faustine, de l'inspecteur Perotti et d'Yoshito, un sumo japonais déshonoré... Des cercles ésotériques de Paris aux merveilles de l'Exposition universelle, il va peu à peu mettre à jour un terrifiant secret, celui qui fascine tout homme depuis la naissance de la civilisation : le contrôle du temps.


Mon avis :
Mon premier roman de Maxime Chattam et certainement pas le dernier, j'ai adoré cette immersion au c½ur du Paris de 1900, cette ambiance sombre typique d'un thriller et la plume de l'auteur est un vrai régal. Je suis contente de l'avoir découvert, c'est un bon roman. En plus de cela, quelle magnifique couverture, je suis fan !

L'histoire nous conduit auprès de Guy de Timée, un écrivain en panne d'inspiration. Jusqu'au jour où le meurtre sordide de son amie Milaine le propulse en plein milieu d'une série d'assassinats étranges. Cette enquête semble donner un coup de fouet à Guy qui se donne le devoir de découvrir la vérité par respect pour Milaine, d'autant plus que la police reste sourde à cette violence. J'ai franchement été happée par cette intrigue, elle est pleine de rebondissements, d'actions, d'émotions, d'angoisse, un petit brin de romance, beaucoup de réalisme, un soupçon d'horreur et une bonne dose d'humanité. C'est une recette qui a su me prendre du début à la fin malgré quelques longueurs.

L'enquête est savoureusement bien menée. Rien n'est laissé au hasard. Chaque détail compte et l'enquête ne s'essouffle jamais en dépit du grand nombre de pages. Chaque découverte, chaque détail trouvent sa place et se comptent comme une pièce dans ce puzzle géant. Les meurtres, les hypothèses, les recherches, les dialogues, les explications concernant la psychologie ou la graphologie... tout est bien écrit, précis et riche. On n'a pas réellement le temps de s'ennuyer et tout s'imbrique avec brio. Chacun des suspects à ses raisons d'être coupables et d'être innocentés, on en vient même à jeter notre ½il méfiant du côté des personnages pourtant fort sympathique et totalement innocent ! Le dénouement final est inattendu, personnellement, j'étais bien loin d'imaginer qui était le coupable. C'est un final du tonnerre, inattendu et extraordinaire, j'ai adoré.

L'univers choisi est très bien décrit. Les thèmes abordés le sont tout autant. Paris est plus que réelle, elle s'anime sous nos yeux et c'est fou la quantité monstrueuse d'informations que l'on peut apprendre à son sujet dans ce livre sans s'en rendre compte ! De plus, l'époque est bien choisie, j'adore cette année 1900, la Belle-Epoque, l'Exposition Universelle, tout est réel, bien décrit, vivant, on s'y croirait réellement. L'ambiance sombre, la nuit, les maisons de tolérance (ou closes, si vous préférez), cette partie opposée à la Ville lumière est également à l'honneur. Et une fois de plus, l'auteur nous y transporte avec facilité, on se laisser promener à travers les rues, étudiant chaque mot laissé par l'auteur dans le but de trouver le coupable avant Guy. On reste fascinée par ce mélange réussi entre le thriller, le réalisme, l'horreur tout en imprégnant son récit de touches de psychologie, de romance, d'ésotérisme et de religion. On tombe ni dans le trop peu, ni dans le pas assez, la balance s'équilibre toujours.

Les personnages sont sympathiques et attachants. Notre trio d'enquêteurs est composé de Guy de Timée, de Faustine et Martial Perotti. Le premier est facile à cerner, le récit nous le fait suivre, on découvre ses pensées, on se fourvoie comme lui. Il m'a plutôt amusée et fasciné, c'est un bon enquêteur, il en connaît des choses, il est très humain, on lui en veut un peu d'abandonner son ancienne vie pour sa liberté. Pourtant, on le comprend aussi. J'ai beaucoup d'affection pour Faustine, un personnage féminin absolument génial, forte et sensible, féminine et volontaire, belle, perspicace, elle possède un sacré tempérament et j'ai adoré chacune de ses apparitions. Quant à Martial, il est plus effacé, mais il n'en demeure pas moins redoutable, c'est un policier qui apporte son aide très précieuse. Ses remarques et sa manière de voir m'ont bien souvent amusée, c'est un bon personnage. Je ne parlerais pas des autres protagonistes rencontrés, ce serait gâcher le plaisir de lire, chacun doit se faire sa propre opinion de ces personnages, parce qu'ils amènent tous un quelque chose au récit, en bien, en mal, ils ne nous laissent pas indifférents.

En conclusion, j'ai adoré ce roman. Léviatemps est un très bon thriller nous plongeant avec délice et effroi dans le Paris de 1900, en plein c½ur d'une série de meurtres affreux. L'enquête nous expose à de très bons ingrédients tous exploités avec brio et apportant au récit une touche de singularité. Le trio principal possède ses qualités et ses défauts, mais ils demeurent attachants et sympathiques, nous permettant d'apprécier encore plus l'intrigue savamment menée. Malgré quelques longueurs, le récit s'en tire bien grâce à une plume maîtrisée, soignée et dotée d'un vocabulaire très riche et précis. Je lirais volontiers d'autres romans de l'auteur avec autant d'enthousiasme.

Petit plus : ce livre compte pour le challenge Un mois, une lettre, un auteur organisé par La malle à livres.
Léviatemps - Maxime Chattam - Le diptyque du temps
Tags : Thriller, Le diptyque du temps, Pocket, 20ème siècle, Histoire
​ 11 | 13
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#Posté le mercredi 18 juin 2014 10:13

Modifié le mercredi 18 juin 2014 10:32

Geisha - Arthur Golden

Geisha - Arthur Golden


Titre : Geisha
Auteur : Arthur Golden
Le livre de poche (2000)
6¤95
575 pages
 


Résumé :
À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto. Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs. Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour... Écrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman. Il nous entraîne au c½ur d'un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.

 

Mon avis :
Un livre magnifique, c'est une très belle histoire, une immersion totale dans le Japon et dans le monde méconnu des geishas. C'est un classique sur les deux sujets que je ne peux que vous conseiller de lire s'il vous tente.

Le roman est écrit sous la forme de mémoires. Le professeur Jakob Haarhuis rencontre Sayuri, une grande geisha vivant depuis quelque temps aux États-Unis. De cette rencontre découle une amitié solide. La geisha va alors conter son histoire. Dès lors, le récit est conté du point de vue de Sayuri, elle nous dévoile tous les moments importants, des plus heureux aux plus malheureux tout en nous offrant ses réflexions. C'est vivant, riche, à la fois lent et rythmé, comme un fleuve. On se laisse emporter par les mots de Sayuri, par sa vie et l'on apprend avec elle, on grandit avec elle.

L'histoire est à la fois simple et pourtant, elle est composée de moments variés, chaque chapitre est l'occasion de découvrir un mot typique du vocabulaire des geishas, un art, une journée, une nuit. C'est un roman qui nous ouvre l'esprit, parce que non, les geishas n'étaient pas des prostituées. Elles accompagnent, elles conversent, elles dansent. Cependant, derrière les beaux costumes, le maquillage impeccable et intrigant ou la beauté de leurs chants se cachent de terribles choses. L'argent, le pouvoir, les rivalités. Seuls l'amitié et l'amour semblent offrir à Sayuri une porte de secours. C'est une très belle leçon, une histoire touchante et un voyage merveilleux que nous propose Arthur Golden.

La documentation incroyable qu'il a dû se forger pour en parler avec autant de simplicité. Sayuri représente plusieurs geishas qu'il a rencontrées, ce sont ces femmes qui lui ont dévoilé leurs secrets. La richesse des détails et des mots prouvent que l'auteur a travaillé très dur pour être au plus près de la réalité. La plume est très jolie, soignée, poétique. On se laisse porter par la fluidité des mots, leur variété ; on apprécie les commentaires de Sayuri, ses explications sur les thèmes spécifiques à son monde. C'est très agréable à lire. L'univers s'anime sous nos yeux et l'on prend plaisir à le découvrir, dans tous ses aspects, qu'ils soient positifs ou négatifs. C'est une découverte poignante en quelque sorte.

Les personnages sont humains, différents, facilement identifiables et j'ai passé un très bon moment en leur compagnie. Sayuri est très attachante, elle est intelligente, drôle, sympathique, forte, courageuse, on se prend très vite d'amitié pour elle et l'on aime suivre ses pensées. J'ai énormément d'affection pour Mameha, une geisha vive d'esprit, qui aide Sayuri, elle si bienveillante et gentille, j'aime chacune de ses interventions et son aide est très précieuse. Elle est la seule femme osant se dresser contre Hatsumomo. Cette dernière est absolument égoïste, méchante, imbue de sa personne, ses manigances pour empêcher Sayuri d'être geisha sont révoltantes. Pumpkin m'a surprise, je dois dire que je l'aime bien et pourtant, son manque de fermeté et de personnalité lui fait prendre un mauvais tournant, en plus d'avoir eu Hatsumomo pour s½ur (tuteur dans ce cas-là). Les autres protagonistes sont intéressants comme Nobu ou le président, j'ai aussi une pensée pour Tatie et Mère, les deux gérantes de l'okiya de Sayuri... Les personnages de ce roman sont une grande force dans le récit.

En conclusion, je vous conseille cette lecture si vous aimez le Japon ou si vous en êtes curieux. Il y a de longues descriptions nécessaires pour comprendre ce pays, ce monde des geishas ou même Sayuri. Cela en rebutera certains, mais honnêtement, on ne voit pas le temps passer. On aime suivre cette héroïne hors du commun, parce que l'histoire est belle, captivante, les mots employés sont poétiques et soignés, les personnages sont attachants et humains. C'est une très belle promenade, ce sont des mémoires poignantes et je vous recommande également le film, il est magistral au niveau de l'image et du son (en plus de ça, Zhang Ziyi et Michelle Yeoh sont géniales).


Petit plus HS : ce livre compte pour le challenge des paliers de Gloomystory, pour le niveau 1 "terminer sa lecture en cours".
Geisha - Arthur Golden
Tags : Le livre de poche, 20ème siècle, Histoire, Japon
​ 11 | 14
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#Posté le mercredi 25 juin 2014 11:16

Modifié le mercredi 25 juin 2014 12:11

Le royaume des Voleurs - William Ryan - Une enquête de l'inspecteur Korolev

Le royaume des Voleurs - William Ryan - Une enquête de l'inspecteur Korolev



Titre : Le royaume des Voleurs
Tome 1
Série : Une enquête de l'inspecteur Korolev
Auteur : William Ryan
10/18 – 2012
426 pages


Résumé :
Moscou, hiver 1936, le corps d'une jeune Américaine est retrouvé dans une église désaffectée. Sur la piste du tueur, l'inspecteur Korolev doit infiltrer « le royaume des Voleurs » - la haute pègre moscovite. Alors que le NKVD s'en mêle, les cadavres se multiplient. Mais qui sont les vrais criminels dans cette Russie stalinienne rongée par la terreur, la faim et l'incertitude ?


Mon avis :
J'avais gagné ce roman (et d'autres) lors d'un concours serial lecteur organisé par Pocket, 10/18 et Fleuve Noir. Le résumé m'avait intriguée par le contexte choisi, loin d'être connu du grand public. Je suis ravie de cette lecture, l'immersion est totale, et l'enquête policière vaut le détour, j'aimerais poursuivre cette aventure avec le deuxième tome « Film noir à Odessa ».

L'histoire nous conduit au c½ur de la terreur stalinienne, en 1936, à une époque où les dénonciations se succèdent, où il est difficile de voir ses ennemis de ses amis. Dans un contexte très hiérarchisé et codifié, Korolev se voit confier une enquête qui va le mener trop loin, dans la religion et la politique, deux milieux se déchirant, voire même pénétrer dans le célèbre royaume des Voleurs. L'enquête est très bien menée, j'ai été très ravie de voir que l'auteur prend son temps pour exposer l'intrigue sans aller ni trop vite ni trop lentement. Les dialogues et descriptions servent l'enquête, il faut donc rester attentif aux gestes et propos de chaque protagoniste que rencontre Korolev. Ainsi, dès les premières pages on plonge dans un roman sombre, un policier captivant, où les détails sont importants. Aussi, certains passages pourront heurter la sensibilité de ceux n'appréciant guère la torture et la violence en général. Les révélations finales sont surprenantes ou pas – selon si vous avez deviné le fin mot de l'histoire ou non. Pour ma part, même avec une petite intuition, le final reste surprenant et haletant.

Le récit nous mène véritablement dans la Russie de 1936, c'est incroyable et l'auteur, on le voit de suite, qu'il a dû se renseigner sur cette période. L'architecture, les coutumes, le mode de vie, les peurs des gens et leur misère, tout est bien décrit, intéressant même. C'est vrai que c'est bien la première fois que je vois cette époque et ce pays avec une immersion réussie et prenante. L'ambiance est angoissante, haletante, on reste suspendu aux mots durant toute la lecture. Parce que rien n'est acquis, le danger est partout, on se méfie de tout le monde, on recherche des coupables, des traîtres. C'est parfois pesant, sans compter la très grande misère qui nous rend tristes. En somme, on ne peut pas rester indifférent devant les différentes ambiances contées dans le roman.

La plume de l'auteur est travaillée, et ce dans le but de rendre compte d'une époque précise, un pari réussi ! Les descriptions et les dialogues sont bien écrits, l'un comme l'autre permettent de cerner les personnages, de les comprendre, de les voir évoluer, de connaître leurs pensées et leurs émotions. Les indices sont bien fournis, réalistes et aident à la compréhension de cette enquête très complexe et riche en rebondissements. Toutefois, j'applaudis la grande fluidité du récit, j'ai été happée dès le départ et j'ai pris mon temps pour le lire, tant j'étais dedans et que je souhaitais rester dans le roman.

Les personnages sont humains, réalistes et sympathiques à suivre. Certains nous sont antipathiques, d'autres, trop gentils pour être vrai, certains encore sont bien mystérieux. Aucun ne nous laisse indifférents et ils apportent tous quelque chose dans l'intrigue. Korolev m'a de suite plu, il est très attachant à suivre, perspicace, efficace et simple, soucieux de son entourage. J'ai beaucoup aimé sa personnalité à la fois un peu bourrue et amusante, c'est un bon inspecteur et j'espère le revoir dans d'autres romans, notamment le deuxième tome de ses aventures. J'ai eu un gros coup de c½ur pour Seminiov, un jeune homme très courageux, aimable, drôle et plus que surprenant, c'est une aide de grande importance pour Korolev. D'autres personnages sont présents, comme Gregorine, Larinine, Babel, Kolya, mais je me refuse à vous parler d'eux, ce serait trop en dire.

En conclusion, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce bon policier. L'intrigue est fascinante, complexe et riche, l'époque et ses particularités donnent à l'ensemble une ambiance singulière à l'ensemble. C'est prenant et captivant, grâce à une plume soignée et fluide, travaillée et précise ; l'auteur s'est renseigné sur bon nombre de sujets afin d'être le plus simple et précis possible. De plus, les protagonistes sont très sympathiques, réalistes et humains, Korolev est attachant. Je le conseille à tous les fans de policiers ou ceux qui souhaitent appréhender le milieu soviétique de Staline dans les années 30, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale.
 
Petit plus HS : ce roman compte pour le challenge de l'été 2014 ainsi que pour le challenge des paliers de Gloomystory.
Le royaume des Voleurs - William Ryan - Une enquête de l'inspecteur KorolevLe royaume des Voleurs - William Ryan - Une enquête de l'inspecteur Korolev
Tags : Une enquête de l'inspecteur Korolev, 10/18, Policier, Histoire, 20ème siècle
​ 10 | 5
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#Posté le jeudi 14 août 2014 08:23

Le livre de Perle - Timothée de Fombelle

Le livre de Perle - Timothée de Fombelle


Titre : Le livre de Perle
Auteur : Timothée de Fombelle
Gallimard Jeunesse – 2014
297 pages


Résumé :
Tombé dans notre monde une nuit d'orage, un homme emprunte le nom de Joshua Perle et commence une vie d'exilé. Cette nouvelle vie fugitive, déchirée par un chagrin d'amour, est aussi une quête mystérieuse. Au fil du siècle, Perle rassemble un trésor pour défaire le sort qui l'a conduit loin de chez lui. Mais ceux qui l'ont banni et le traquent le laisseront-ils trouver le chemin du retour ? Perle a-t-il raison de penser que la fille qu'il aime l'attend toujours là-bas ?


Mon avis :
Je tenais tout d'abord à remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour ce partenariat, car ce livre est vraiment une belle histoire, très agréable à lire, avec de sympathiques personnages et de bonnes idées. Il m'a manqué quelque chose pour qu'il soit un véritable coup de c½ur, cependant, il est à découvrir et je pense que je me pencherais sur les autres romans de l'auteur.

Le début aura été laborieux. J'avoue avoir été déconcertée par la narration déstructurée du roman, j'aurais préféré plus de fluidité ou de simplicité quitte à complexifier au fil du récit. Toutefois, une fois prise dans l'engrenage, l'histoire s'est révélée très jolie, pleine de poésie et de fantaisie, avec une bonne romance. Très étonnante romance d'ailleurs, elle m'a surprise agréablement je dois dire, loin d'être mielleuse, elle reste forte et originale. Je me suis laissée prendre dans ce voyage entre monde de fantasy et notre monde durant la Seconde Guerre mondiale.

Dans la forme, nous avons quasiment trois histoires en une seule, celle du narrateur « je », celle de Joshua Perle (Ilian) durant 39-45 et celle d'Ilian dans son monde féerique. Alors chaque chapitre a sa magie, elle opère de manière simple et charmante, on se laisse emporter dans ce monde parallèle où la fantasy règne ou dans cette adorable boutique de guimauve, dans une ambiance plus calfeutrée et chaleureuse. Il existe des passerelles entre ces trois histoires, mais c'est abrupt. On change de point de vue sans s'y attendre, on espère la suite et il faut attendre, les changements m'ont souvent laissée dubitative au départ. Je me demandais souvent où j'étais et avec qui, heureusement, l'aspect conte m'a totalement ravie, il y a beaucoup de philosophie et de poésie dans la plume de l'auteur.

Timothée de Fombelle détient vraiment un beau style, idéal pour se changer les idées, car les mots s'enchaînent avec fluidité. On se laisse facilement transporter par les descriptions soignées, nous donnant les clés pour imaginer les lieux ou les émotions du texte. Les dialogues sont bien menés, naturels, c'est une plume forte et prenante que nous offre l'auteur. Elle m'a convaincue de poursuivre le récit en dépit de mes interrogations et de découvrir un beau récit, je pense que je lirais sans aucun doute ses autres romans.

Les personnages sont très attachants. Il y a ce garçon que l'on découvre grâce au « je » et qui sans le vouloir devient important et très sympathique, mystérieux et captivant. J'ai adoré le voir et le revoir plus loin dans l'histoire, parce que je ne m'y attendais pas vraiment. Ensuite, j'ai eu de l'empathie pour ce roi, le père d'Ilian et de Ian, avec son serviteur Fara, j'aurais aimé les voir plus souvent et mieux les connaître. C'est un léger souci du roman, il ne s'attarde pas réellement sur cet autre monde où magie et fées se côtoient. Ian est détestable et pourtant, on ressent sa folie, son mal-être, c'est très étrange ; de même que Taage, un protagoniste bien mystérieux. Olia est adorable, je ressens la même chose pour Ilian, ils sont vraiment beaux et leur histoire est touchante. On partage la quête d'Ilian et l'on espère avec lui, on souhaite le voir réussir. Le couple Perle, Jacques et Esther, est super gentil, j'ai de suite adoré ces deux personnages. Ils sont bien travaillés et ils apportent tous un petit plus au récit.

En conclusion, Timothée de Fombelle nous offre un très beau conte. Les thèmes abordés sont nombreux et bien exploités, j'aurais juste préféré qu'ils soient plus détaillés. Dans l'ensemble, le voyage est réussi, l'alternance entre les deux mondes n'est pas toujours subtile, mais il n'empêche nullement d'apprécier l'histoire à sa juste valeur. Le style de l'auteur est fluide et enchanteur, on se laisse prendre aisément au piège et l'on en ressort conquis, d'autant plus que les protagonistes sont attachants. C'est un roman atypique et féerique qui nous est proposé et je ressors de cette lecture songeuse, intriguée, heureuse... une très belle découverte que je vous recommande.

Le livre de Perle - Timothée de Fombelle
Tags : Gallimard Jeunesse, Conte, Fantasy, Histoire, 39-45, On lit plus fort, 20ème siècle
​ 11 | 11
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#Posté le samedi 15 novembre 2014 03:07

Modifié le samedi 16 mai 2015 07:15

Le mystère Lucy Lost - Michael Morpurgo

Le mystère Lucy Lost - Michael MorpurgoTitre : Le mystère Lucy Lost
Auteur : Michael MORPURGO
Gallimard Jeunesse – 2015
448 pages


Résumé :
Mai 1915... Sur une île de l'archipel des Scilly, un pêcheur et son fils découvrent une jeune fille blessée et hagarde, à moitié morte de faim et de soif. Elle ne parvient à prononcer qu'un seul mot : Lucy. D'où vient-elle ? Est-elle une sirène ou plutôt, comme le laisse entendre la rumeur, une espionne au service des allemands ? De l'autre côté de l'Atlantique, le Lusitania, l'un des plus rapides et splendides paquebots de son temps, quitte le port de New-York. A son bord, la jeune Merry, accompagnée de sa mère, s'apprête à rejoindre son père blessé sur le front et hospitalisé en Angleterre...
L'histoire tragique du Lusitania, le "Titanic anglais", torpillé par les allemands en mai 1915.


Mon avis :
Je remercie les éditions Gallimard Jeunesse pour ce partenariat, le roman fut pour ma part laborieux à lire, j'avoue avoir même passé un mauvais moment. C'est dommage parce que le roman parle d'histoire, il évoque un fait peu connu et son intrigue est plutôt intéressante et bien menée, malheureusement, il ne m'a pas convaincue et je suis restée à côté.

En temps normal, les introspections longues, les descriptions longues ne me posent aucun problème, seulement ici, c'est trop. Il n'y a pas assez de dialogues, pas assez d'informations sur le Lusitania au final, on sait juste que le bateau sombre torpillé par les Allemands. J'aurais aimé en apprendre plus sur la vie à bord, sur comment était le navire, j'aurais aimé que la scène tant fatidique prenne plus d'ampleur que juste deux-trois pages. Il y a des passages lents, sans réel intérêt, et d'autres biens trop courts, ce déséquilibre m'a laissée de côté.

L'intrigue aurait pu tenir sur moins de pages, largement, c'était trop long et ennuyeux. Il ne se passe pas grand-chose et les seuls chapitres où je me suis réveillée ce sont évoquant les souvenirs de Lucy. Le récit est bien amené en revanche, il y a des extraits du journal de l'instituteur et du docteur, les premières pages et les dernières sont consacrées aux héritiers des personnages principaux retraçant les mémoires de leurs ancêtres. D'ordinaire, le simple fait de conter sa mémoire me rend enthousiaste et j'aurais vraiment aimé ce récit s'il avait été écrit différemment. L'action est quasi inexistante, j'avais l'impression de faire du surplace.

La plume de l'auteur est très belle, soignée, précise, trop d'ailleurs. Je n'ai pas été touchée par les émotions des personnages, ni par le tragique destin du Lusitania, ni par les brimades que reçoivent Alfie et Lucy à l'école, ni même par le fait que cette petite fille soit prise par une Allemande occasionnant l'exclusion de la famille d'Alfie du reste de la communauté. L'écriture est trop froide, elle est superbe parce que les descriptions sont fouillées et minutieuses, le quotidien, le vocabulaire de l'époque tout est merveilleusement décrit, mais il lui manque un quelque chose pour m'emporter.

Les personnages sont très intéressants, je me suis facilement attachée à Alfie, curieux, courageux et sympathique petit garçon, j'ai adoré sa force de caractère et son attachement pour Lucy, pour l'aider à retrouver la parole et la mémoire. Lucy est certainement mon personnage favori, elle est très touchante et ce qui lui arrive est captivant, elle est mystérieuse, perdue, elle essaie de se reconstruire, traumatisée par les récents événements. Les autres protagonistes sont tout aussi prenants, comme l'oncle Billy, les parents d'Alfie, le père de Lucy, ils ont un rôle à jouer, ils apportent quelque chose à Lucy en bien ou en mal, comme l'instituteur ou le docteur, deux personnalités très différentes.

En conclusion, ce roman avait tout pour me plaire. Il possède de bons atouts, une plume irréprochable, des protagonistes vivants et fascinants, le choix d'aborder un fait peu connu durant cette guerre de 14-18. Toutefois, l'absence de dialogues structurant le récit, le manque d'information sur le Lusitania, la lenteur de l'intrigue se transformant parfois en lourdeur ont eu raison de moi. C'est vraiment dommage, j'aurais aimé l'apprécier à sa juste valeur, mais il est trop long pour peu d'actions et de rebondissements au final.

Le mystère Lucy Lost - Michael Morpurgo
Tags : On lit plus fort, Histoire, 14-18, 20ème siècle, Gallimard Jeunesse
​ 6 | 6
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#Posté le samedi 16 mai 2015 06:36

Modifié le samedi 16 mai 2015 07:17

Le choix de Rudi - Françoise Dargent

Le choix de Rudi - Françoise Dargent


Titre : Le choix de Rudi
Auteur : Françoise DARGENT
Hachette (Lecture Academy) – 2015
352 pages
15¤90


Résumé :
Novembre 1951, Union soviétique. Il fait un froid de loup. Rudi a 13 ans. Il court dans la forêt pour échapper à son père, ce père parti à la guerre et qui n'en est jamais tout à fait revenu, ce père qui ne le connaît pas. Le père de Rudi aurait voulu un fils à son image : un gars qui aime la chasse, qui fera un métier d'homme. Pour Rudi, la vie, c'est la musique et la danse. Sa force, sa puissance, il les met dans chacun de ses pas, de ses pliés, de ses sauts. Bientôt, envers et contre tout, Rudi écrira lui-même son avenir. Bientôt, il vivra son rêve, celui qui va l'emmener à Moscou, Leningrad et à travers le monde, celui où il devient un danseur inoubliable : Rudolf Noureev...


Mon avis :
Le choix de Rudi m'a été envoyé par les éditions Hachette que je remercie vivement. Ce roman m'a de suite intrigué, pour le choix d'écrire un récit sur un danseur, de parler de danse, de la Russie des années 50, sur l'adolescence et l'enfance d'un garçon pas comme les autres, pour la question implicite que donnait le titre. Ma curiosité a été assouvie avec ce roman, captivant et curieux, bien écrit et agréable à lire.

Le personnage de Rudi force le respect. Je ne connais pas le monde de la danse, la danse dans l'Union soviétique, je ne connais même pas Rudolf Noureev, j'ai donc lu attentivement les indications de l'auteure en fin de roman. Le récit met en exergue un garçon que l'on va autant détester qu'apprécier. Personnellement, c'est le sentiment que cela m'a donné. J'ai été touchée par sa détermination, il veut devenir danseur envers et contre tout, il insiste, il apprend, il grandit, il garde un cap et ne se laisse pas avoir par la propagande de l'époque. Il a un certain esprit critique, une maturité et une bonne intelligence. Sa relation conflictuelle avec son père, ou des amis, ses relations tendues avec les autorités soviétiques ou le KGB le rendent attachant et courageux. En revanche, je dois admettre qu'il est très arrogant, entier, peu humble ; il aime plaire et parader, son côté ambitieux paraît prétentieux et parfois, il apparaît déraisonnable et excessif. Je l'ai aimé et détesté, mais au final, l'auteure a su dépeindre un garçon qui force l'admiration et le respect, humain, avec ses défauts et ses qualités.

L'univers est bien construit. Dès le départ, on est immergé en Russie, dans son froid, son hiver éternel, l'auteure a su décrire ce pays. Le travail de recherche m'impressionne encore plus avec la représentation de la Russie de Staline et de son successeur. Les m½urs, les lois, les règles ; tout est bien décrit et développé, le fait que Rudi soit aussi marginal rend son entourage nerveux. Le contrôle des autorités et du KGB sur la vie des gens est juste ahurissant, ne pas frayer avec des étrangers, ne pas leur parler, ne pas contester le Parti... Fuir son pays et y revenir vous conduit en Sibérie, dans les Goulags. J'ai bien senti cette angoisse, cette peur et la manipulation de la foule, c'est prenant et je me suis demandé comment Rudi allait s'en sortir.

La danse est également bien présentée. Les références aux compositeurs connus et aux ballets célèbres sont appréciables, je n'étais pas en mesure de tout comprendre, mais j'étais tout de même contente de retrouver des références au monde des arts. Le vocabulaire employé est précis, les pas, la compétition, les répétitions, les compagnies de ballets, tout est bien dépeint par l'auteure et j'ai su facilement me repérer et tout saisir. J'avoue que la plume de Françoise Dargent est très belle, soignée et travaillée dans le rendu psychologique. On suit véritablement les pensées de Rudi, ce qui nous permet de nous sentir encore plus proches de lui, de comprendre à quel point il était unique, de lire ses pensées et ses réflexions. Ce fut prenant à lire, agréable et fluide, fascinant d'un point de vue de l'univers et de l'ambiance, j'ai passé un bon moment de lecture devant.

Les différents protagonistes rencontrés par Rudi vont, chacun leur tour, lui apporter quelque chose. Sa famille, ses amis, ses professeurs de danses, les autres danseurs des compagnies variées, j'ai une sensibilité toute particulière pour la s½ur muette de Rudi, absolument adorable. J'ai beaucoup aimé Menia, une amie extraordinaire, charmante et pétillante ; Elena ou encore Mme Oudeltsova ont été deux professeurs intéressants et complémentaires, bienveillantes et soucieuses quant à l'apprentissage de Rudi. J'ai bien aimé le professeur Pouchkine, avec sa femme, ils ont tant fait pour lui, ils sont touchants, gentils et intelligents.

En conclusion, j'ai été surprise que le roman s'arrête aussi brutalement, j'étais fascinée par la personnalité de Rudolf Noureev, à tel point que je voulais aller plus loin et en savoir encore plus. Les notes de l'auteur permettent d'approcher la vie de ce grand danseur après la fin du roman, une vie d'adulte tout aussi passionnante que son enfance et adolescence. J'ai passé un bon moment de lecture en compagnie de ce personnage et de toutes les rencontres qu'il a effectuées pour vivre de sa passion, qui était toute sa vie. L'auteure présente avec élégance et force le choix de Rudi, un choix qu'il assumera, pour lequel il se battra. Il a une ambiance, un univers, un pays, c'est un petit bijou à part et foncièrement captivant à lire.
 
N. B. : En plus, je trouve superbe la couverture, en bleu et blanc, avec des références architecturales à la Russie et à la France.
Le choix de Rudi - Françoise Dargent
Tags : Hachette, Histoire, 20ème siècle, Lecture Academy
​ 9 | 6
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#Posté le vendredi 28 août 2015 12:29

Modifié le jeudi 04 février 2016 08:49

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